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Jadis et naguère - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air - Qui riait aux aïeux dans les dessus de portes ; - Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas ! est morte, - Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair. - Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair - Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte, - D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte - Qu'il semble hurler sous les morsures du ver.

La bonne chanson - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Le soleil du matin doucement chauffe et dore. - Les seigles et les blés tout humides encore, - Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit. - L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit, - Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes, - Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes. - L'air est vif. Par moments un oiseau vole avec - Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec, - Et son reflet dans l'eau survit à son passage. - C'est tout.

Les poètes maudits - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Les Poètes maudits fut publié une première fois en 1884. Les commentaires éclairés de Paul Verlaine, qui fréquentait personnellement ces auteurs, se ponctuent d'anecdotes de première main. Dans ce texte, il écrit à propos de 6 auteurs qu'il estime talentueux, mais qui n'ont pas été reconnus à leur juste valeur (Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l’Isle-Adam et Pauvre Lelian). Extrait : Nous avons eu la joie de connaître Arthur Rimbaud.

Liturgies intimes - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main - Du Seigneur tout-puissant qui m'octroya la grâce, - Je puis, si mon dessein est pur devant sa face, - Purifier autrui passant sur mon chemin. - Je puis, si ma prière est de celles qu'allège - L'Humilité du poids d'un désir languissant - Comme un païen peut baptiser en cas pressant, - Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige. - Prenez pitié de moi, Seigneur, suivant l'effet - Miséricordieux de vos mansuétudes, - Veuillez bander mon cœur, cœur aux épreuves rudes.

Odes en son honneur - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Tu fus une grande amoureuse - A ta façon, la seule bonne - Puisqu'elle est tienne et que personne - Plus que toi ne fut malheureuse - Après la crise de bonheur - Que tu portas avec honneur, - Oui, tu fus comme une héroïne, - Et maintenant tu vis, statue - Toujours belle sur la ruine - D'un espoir qui se perpétue - En dépit du Sort évident, - Mais tu persistes cependant.

Parallèlement - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Extrait : Un très vieux temple antique s'écroulant - Sur le sommet indécis d'un mont jaune, - Ainsi qu'un roi déchu pleurant son trône ; - Se mire, pâle, au tain d'un fleuve lent ; - Grâce endormie et regard somnolent, - Une naïde âgée, auprès d'une aulne, - Avec un brin de saule agace un faune - Qui lui sourit, bucolique et galant. - Sujet naïf et fade qui m'attristes, - Dis, quel poète entre tous les artistes, - Quel ouvrier morose t'opéra, - Tapisserie usée et surannée, - Banale comme un décor d'opéra, - Factice, hélas ! comme ma destinée ?

Poèmes saturniens - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Extrait : Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire, - Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire, - Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant, - Et, par l'intensité de leur vertu, troublant - Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même, - Augustes, s'élevaient jusqu'au néant suprême, - Ah !

Romances sans paroles - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses. - De cette façon nous serons bien heureuses, - Et si notre vie a des instants moroses, - Du moins nous serons, n'est-ce pas ? deux pleureuses. - O que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes, - A nos vœux confus la douceur puérile - De cheminer loin des femmes et des hommes, - Dans le frais oubli de ce qui nous exile. - Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles - Éprises de rien et de tout étonnées, - Qui s'en vont pâlir sous les chastes charmilles - Sans même savoir qu'elles sont pardonnées.

Le rideau - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : « Voisin, me dit-il un jour en passant sa tête chenue au travers des pois de senteur et des capucines qui enjolivaient sa fenêtre, vous m'inquiétez. Voilà quinze jours que vous êtes emménagé, et en voilà quatorze, sans compter les nuits, que vous passez à votre fenêtre, les yeux fixés sur ce lambeau de toile verte qui est en face. Je concevrais votre patience si, au lieu de cela, vous aviez pour vis-à-vis quelque jolie fille perchée là comme un oiseau en cage ; mais... »

Les douleurs d’un nom - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Il prit tout à coup fantaisie au baron, dégoûté de son intérieur par l'humeur tracassière et les emportements de sa femme, de tirer d'un étui un violon qui y dormait depuis son mariage, et de jouer des sonates avec la gouvernante de ses filles. Ces relations musicales décidèrent d'un goût très-vif du baron pour Hélène.

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