Français

Rose et vert-pomme - Allais, Alphonse - Bibebook cover

Extrait : Horreur des horreurs ! Dans un petit jardin contigu à la voie, un homme jeune encore était pendu à un arbre fruitier. Jonchant le sol, tout près, une dame en costume d'amazone, un revolver au poing, venait de se tuer, probablement pour ne pas survivre au monsieur pendu. À deux pas, sur le gazon, une femme entièrement nue, le ventre ouvert, les intestins au soleil, les yeux démesurément agrandis par la terreur suprême, gisait\ldots{} Et puis, d'autres cadavres de tout âge et de tout sexe ! Quel drame terrible venait donc de se passer ?

Vive la vie! - Allais, Alphonse - Bibebook cover

Extrait : Bois-Lamothe ne s'y trompa pas une seconde. Il reconnut ses haricots blancs, ses noirs, ses bleus, ses rouges, ses violets. Il reconnut ses haricots jaune et violet, bleu et orange, rouge et vert. Le marquis se leva tout droit, battit l'air de ses grands bras secs et s'effondra en arrière sur une vieille pendule Louis XIII, qui n'avait sûrement pas marqué vingt minutes depuis Henri IV. Il était mort.

Contes - Andersen, Hans Christian - Bibebook cover

Extrait : Le poisson s'agitait en tous sens et faisait d'affreux mouvements ; enfin il s'arrêta, et un éclair parut le transpercer. Le jour se laissa voir, et quelqu'un s'écria : « Un soldat de plomb ! » Le poisson avait été pris, exposé au marché, vendu, porté dans la cuisine, et la cuisinière l'avait ouvert avec un grand couteau. Elle prit avec deux doigts le soldat de plomb par le milieu du corps, et l'apporta dans la chambre, où tout le monde voulut contempler cet homme remarquable qui avait voyagé dans le ventre d'un poisson.

Ariane, jeune fille russe - Anet, Claude - Bibebook cover

Extrait : Ariane entra dans un jardin assez exigu, qui n'était plutôt qu'une allée d'arbres et de rosiers, le long de la rue. Fiévreux, s'y promenait Paul Paulovitch. C'était un être doux, inoffensif, rêveur et généreux, effrayé de toutes choses et surtout d'être en tête à tête avec Ariane Nicolaevna, bien que deux ou trois fois par semaine, ils se retrouvassent dans ce petit jardin après les cours. Mais à chaque fois Paul Paulovitch était paralysé par une émotion qui lui laissait à peine la faculté de parler.

Contes de Provence - Arène, Paul - Bibebook cover

Paul-Auguste Arène est né en 1843 à Sisteron au milieu des montagnes parfumées de cette Provence, à laquelle ses vers et sa prose devaient à jamais rester fidèles. Après un court passage dans l'Université, il débute à l'Odéon par un acte en vers, Pierrot héritier (1865). Tout Paris fait fête aussitôt au jeune provincial. À vingt-deux ans par sa prose fluide et colorée, d'une grâce attique et comme embaumée des senteurs du pays natal, il se place au premier rang des écrivains.

Domnine - Arène, Paul - Bibebook cover

Extrait : Voyons ! ne pleure pas, et laisse les méchants être méchants ; ils s'en trouveront les premiers punis. Si je t'appelle sœur Mouche, c'est en souvenir de notre saint patron qui, traitant son propre corps de Frère Âne, par humilité, surnommait Frères Mouches ceux de ses compagnons dont le paresseux bavardage et les bourdonnements offensaient le ciel.

Jean-des-Figues - Arène, Paul - Bibebook cover

Extrait : Vous voyez que mon destin était des plus modestes et que je ne descendais, hélas ! ni d'un notaire ni d'un conservateur des hypothèques, les deux grandes dignités de chez nous. Mais, quoique fils de paysans, et enveloppé pour premiers langes dans de vieilles chausses trouées et souillées de terre, je suis de race cependant. La petite ville de Canteperdrix, comme tant d'autres cités de notre coin du Midi, s'est gouvernée en république, ou peu s'en faut, entre son rocher, ses remparts et sa rivière, de temps immémorial jusqu'au règne de Louis XIV.

Le Midi bouge - Arène, Paul - Bibebook cover

Le recueil contient trente-deux contes, précédés d'une introduction. Extrait : « Chut ! dit-il à Tréfume en excellent français, pas de bruit, de scandale inutile ; asseyons-nous là dans ce coin. -- Voilà qui va bien ! pense Tréfume. » Mais l'Américain continue : -- « Je sais pourquoi vous venez à New-York ; êtes-vous homme à nous entendre ? -- Pourquoi pas ? répond Tréfume qui croit qu'il s'agit de l'héritage ; on peut toujours s'entendre entre braves gens. -- Braves gens ou non, voici dans ce portefeuille cinquante mille francs en bank-notes.

Pensée française - Asselin, Olivar - Bibebook cover

Comme Honoré Beaugrand, Olivar Asselin a, un temps, émigré aux États-Unis, à Fall River, Mass., où il a travaillé dans une filature de coton. Plus tard, en 1894, il deviendra rédacteur d'un hebdo français de cette ville, le Protecteur Canadien, mais il collaborera aussi à d'autres journaux. Il s'enrôle dans l'armée américaine durant la guerre contre l'Espagne (fin 19ème siècle), puis revient au Québec en 1900. Journaliste fougueux, Asselin fonde plusieurs journaux, dont Le Nationaliste, puis participe, aux côtés de Henri Bourassa, à la fondation du Devoir.

La chasse aux lions - Assollant, Alfred - Bibebook cover

Extrait : Là-dessus mon sergent Broutavoine était mal à l'aise, comme tu peux croire. Il cherche de la main droite son briquet, de la gauche il attrape la panthère par les cheveux... ou, si tu préfères, par une oreille et par les poils tout autour... Il tire de son côté, elle tire du sien. Finalement elle emporte le morceau, qui n'était pas bien gros (par bonheur !) et pousse un cri fait comme le miaulement de trois cents chats en colère...

Pages